Suite à une fuite ou une inondation, de nombreux chantiers se retrouvent à l’arrêt à cause d’une dalle béton détrempée. Ce type de sinistre soulève toujours la même question : combien de temps faudra-t-il attendre avant de pouvoir reprendre les travaux ? L’incertitude est grande, et la peur des moisissures, du gonflement ou des retards de chantier est bien réelle.
En moyenne, une dalle béton met de deux semaines à plusieurs mois à sécher complètement après un dégât des eaux. Tout dépend de son épaisseur, de la ventilation du local et des moyens mis en place pour accélérer le processus.
Dans cet article, nous allons passer en revue les facteurs qui influencent ce délai, les bonnes pratiques pour assurer un séchage efficace, et les pièges à éviter avant de poser un revêtement ou reprendre les finitions.
Pourquoi une dalle béton met-elle si longtemps à sécher ?
Le béton est un matériau dense et poreux, capable d’absorber une quantité importante d’eau en cas de sinistre. Contrairement aux surfaces plus légères, l’humidité pénètre profondément dans la masse, et ne peut pas s’évacuer en quelques jours.
Même après avoir éliminé l’eau visible à la surface, une grande quantité d’humidité reste piégée dans les capillaires internes de la dalle. Sans ventilation et température suffisante, elle mettra des semaines à s’échapper.
Le béton n’est pas étanche : il transpire lentement. Et plus la dalle est épaisse, plus cette transpiration est longue.
Quels sont les facteurs qui influencent le temps de séchage ?
Plusieurs éléments peuvent accélérer ou ralentir le séchage d’une dalle béton après un dégât des eaux.
L’un des plus importants est l’épaisseur de la dalle. Une chape fine peut sécher en deux semaines, mais une dalle de 20 cm d’épaisseur nécessite plusieurs mois, surtout si elle a été saturée d’eau.
Le type de béton joue aussi un rôle. Un béton fibré ou fortement dosé en ciment retiendra davantage l’humidité qu’un béton allégé.
Enfin, l’environnement compte énormément : une pièce fermée, non ventilée ou froide, ralentira drastiquement le processus.
Facteur | Impact sur le séchage |
---|---|
Dalle > 10 cm | Très lent (plusieurs mois) |
Béton standard | Moyennement lent |
Béton fibré ou dense | Très lent |
Pièce ventilée et chauffée | Séchage plus rapide |
Hygrométrie ambiante élevée | Séchage très lent |
Comment savoir si la dalle est suffisamment sèche ?
La surface peut paraître sèche au toucher, mais rester humide en profondeur. Travailler sur une dalle humide peut causer le décollement des revêtements, des moisissures, ou un effet de cloques sur les peintures.
Il existe deux moyens de vérification simples :
- Le test du film plastique : on fixe un carré de film étanche au sol pendant 24 h. Si de la condensation apparaît, la dalle n’est pas prête.
- L’humidimètre ou testeur de surface, plus fiable, permet de mesurer l’humidité résiduelle à différentes profondeurs.
Les normes recommandent généralement de ne pas dépasser 2 % à 3 % d’humidité résiduelle, avant toute pose de revêtement.
Quelles sont les 7 étapes pour bien sécher une dalle béton après un sinistre ?
1. Identifier les zones les plus touchées par l’humidité
Il faut d’abord localiser précisément les zones saturées : fuites localisées, angles, joints ou zones isolées. Un diagnostic thermique ou humidimétrique peut être utile.
2. Évacuer l’eau stagnante et nettoyer la surface
Si la dalle est encore gorgée d’eau, commencez par retirer l’eau visible à l’aide d’un aspirateur à eau, d’une raclette ou d’un balai de chantier. Cela limite l’infiltration en profondeur.
3. Installer un déshumidificateur adapté à la pièce
Un déshumidificateur professionnel permet de capter l’humidité ambiante et de créer un appel d’air dans le béton. Il doit tourner plusieurs jours, voire semaines, selon la saturation de la dalle.
4. Créer une circulation d’air efficace
Une dalle sèche mieux si l’air circule. Ouvrez les fenêtres, ou utilisez des ventilateurs pour favoriser le renouvellement de l’air humide. La circulation horizontale est aussi importante que la verticale.
5. Chauffer modérément la pièce
Une température stable entre 20 et 25°C facilite l’évaporation. Attention à ne pas surchauffer : cela pourrait créer un séchage trop rapide en surface, piégeant l’humidité à cœur.
6. Percer la dalle si nécessaire (dans les cas extrêmes)
Dans certains cas très particuliers, des professionnels peuvent percer de petits trous dans la dalle pour permettre à l’humidité de s’évacuer. C’est une méthode invasive, réservée aux situations critiques.
7. Vérifier régulièrement le taux d’humidité
Un suivi quotidien ou hebdomadaire est recommandé. Si le taux stagne, il faut adapter les méthodes : renforcer la ventilation, changer l’orientation des appareils, ou prolonger le traitement.
Peut-on accélérer le séchage sans altérer la dalle ?
Oui, mais il faut rester progressif et méthodique. Accélérer trop brutalement le processus peut créer des fissures de retrait, ou faire cloquer les couches supérieures.
Voici quelques pratiques efficaces, sans risque pour la structure :
- Ventilation régulière (fenêtres ouvertes 10 à 15 min/jour)
- Déshumidificateur adapté au volume de la pièce
- Chauffage modéré pour maintenir une température stable
Il faut absolument éviter d’installer un revêtement ou une chape tant que l’humidité n’est pas stabilisée sous les seuils recommandés.
Si votre dalle est recouverte d’un parquet stratifié ayant subi un dégât des eaux, cet article vous intéressera.
Quel délai faut-il attendre avant de poser un revêtement ?
Le type de revêtement influence le temps d’attente après séchage.
Un carrelage tolère un léger taux d’humidité résiduelle, à condition d’utiliser une colle adaptée. En revanche, un parquet, une résine ou une moquette nécessitent un support quasi sec, sous peine de déformation ou décollement.
Comptez en moyenne :
- 4 semaines pour le carrelage
- 6 à 12 semaines pour du parquet
- 2 à 3 mois pour une résine épaisse, en cas de dalle très humide
Un test de contrôle est toujours indispensable avant pose.
Faut-il faire appel à un professionnel pour sécher une dalle ?
Ce n’est pas obligatoire, mais recommandé en cas de sinistre important. Les professionnels disposent de déshumidificateurs puissants, de capteurs connectés, et de méthodes spécifiques comme le séchage par pression négative.
L’assurance peut parfois prendre en charge l’intervention, notamment si vous avez déclaré le sinistre dans les temps. N’hésitez pas à demander un avis technique en cas de doute.
Conclusion
Après un dégât des eaux, une dalle béton peut mettre de longues semaines à sécher, bloquant parfois tout un chantier. C’est une situation frustrante, surtout si l’on ne sait pas comment bien gérer le processus.
En moyenne, il faut entre 2 semaines et 3 mois, selon l’épaisseur, la ventilation et l’équipement disponible. En respectant les bonnes pratiques de séchage, en évitant la précipitation, et en suivant régulièrement le taux d’humidité, vous évitez les problèmes futurs.
Pour prévenir ce type de désagrément, pensez à étanchéifier les points sensibles, à entretenir vos installations et à réagir immédiatement au moindre signe de fuite ou d’humidité. Un bon diagnostic, au bon moment, peut faire gagner des semaines… et préserver vos matériaux.