Depuis 2023, la déclaration des biens immobiliers est devenue une obligation pour tous les propriétaires, particuliers comme professionnels. Cette nouvelle exigence fiscale, mise en place par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), vise à déterminer l’usage réel des logements (résidence principale, location, vacance, etc.).
Si cette démarche paraît simple en apparence, elle cache pourtant plusieurs pièges administratifs qui peuvent entraîner des erreurs lourdes de conséquences. Par exemple, oublier de déclarer un logement secondaire, mal indiquer l’usage d’un bien loué ponctuellement ou négliger une dépendance sont autant de fautes fréquentes. Ces erreurs peuvent conduire à des taxations erronées, des pénalités financières ou des relances insistantes de l’administration fiscale.
Cet article met en lumière les principaux pièges à éviter lors de la déclaration de biens immobiliers. Il vous donne aussi des conseils pratiques pour remplir votre déclaration avec rigueur et éviter toute sanction.
Quels sont les principaux pièges à éviter dans la déclaration ?
Mal remplir sa déclaration peut entraîner des complications sérieuses. Voici les pièges les plus fréquents à connaître et à éviter.
Oublier un bien secondaire ou une dépendance
Un piège courant consiste à oublier de déclarer un bien secondaire, comme une résidence de vacances ou un logement laissé vacant. Certains propriétaires omettent également de déclarer les dépendances : cave, garage, box ou parking. Pourtant, ces éléments doivent impérativement figurer dans la déclaration. Leur absence peut entraîner une requalification du bien ou des erreurs de calcul pour la taxe d’habitation résiduelle ou la taxe sur les logements vacants. L’administration fiscale ne fait pas de distinction entre un oubli volontaire ou non. Tout bien omis est considéré comme non déclaré, avec les conséquences associées.
Mal déclarer l’usage du bien
La déclaration vous demande de préciser si le logement est occupé à titre de résidence principale, secondaire, vacant ou loué. C’est ici que se glissent de nombreuses erreurs. Par exemple, une location saisonnière type Airbnb peut être mal classée, conduisant à une taxation inadaptée. De même, un bien occupé occasionnellement peut être à tort déclaré vacant. Cette mauvaise affectation de l’usage entraîne un calcul erroné de la fiscalité applicable. Il faut donc être très attentif à ce champ.
Ne pas actualiser une situation qui a changé
Autre piège : penser que la déclaration n’est plus à refaire chaque année. En réalité, tout changement (changement d’occupant, fin de location, vente ou nouvelle mise en location) doit être mis à jour dans votre espace impots.gouv. De nombreux propriétaires laissent l’information en l’état d’une année sur l’autre, pensant que l’administration gère automatiquement les mises à jour. Or, en cas de contrôle ou de croisement de données, une information périmée peut être considérée comme frauduleuse ou non conforme.
Déclarer depuis le mauvais compte (notamment en SCI)
Dans le cas d’une SCI, il ne faut pas déclarer les biens immobiliers depuis l’espace personnel d’un associé, mais bien depuis le compte professionnel de la société. Cette erreur est fréquente, notamment lorsque les associés ne savent pas que la société dispose de son propre accès fiscal. Une déclaration faite depuis un mauvais espace est considérée comme invalide et peut être assimilée à une non-déclaration.
Quelles sont les conséquences d’une erreur dans la déclaration de ses biens immobiliers ?
Les erreurs ou omissions dans la déclaration peuvent entraîner des conséquences administratives et financières importantes. D’abord, la loi prévoit une amende forfaitaire de 150 € par bien mal déclaré ou non déclaré. Si plusieurs biens sont concernés, la sanction est cumulable, ce qui peut rapidement alourdir la facture. De plus, une erreur peut engendrer une taxation erronée, comme le maintien injustifié de la taxe d’habitation sur une résidence principale ou l’application de la taxe sur les logements vacants à un bien pourtant loué.
L’administration fiscale envoie généralement une relance, mais si aucune correction n’est apportée, un redressement fiscal peut être engagé. Dans les cas les plus extrêmes, une suspicion de fraude ou de dissimulation peut entraîner un signalement au service de contrôle. L’absence de réaction peut également compliquer une vente, un transfert de propriété ou tout acte notarié lié à ce bien. La responsabilité du propriétaire est toujours engagée, même en cas de méconnaissance des règles. Il est donc essentiel de traiter cette déclaration avec sérieux.
Découvrez aussi : Comment inscrire un dossier à l’ordre du jour d’une CAL ?
Comment bien remplir sa déclaration de biens immobiliers et éviter les pièges ?
Pour éviter toute mauvaise surprise, quelques réflexes simples permettent de sécuriser sa déclaration et de respecter ses obligations fiscales.
Vérifier l’exhaustivité des biens déclarés
Avant toute chose, il faut s’assurer que tous les biens détenus sont bien listés dans l’espace dédié sur impots.gouv.fr. Cela comprend les résidences principales, secondaires, les logements vacants, mais aussi les garages, caves, parkings et autres annexes. En cas de doute, un rapide point avec le service des impôts permet de confirmer l’exhaustivité de votre patrimoine immobilier déclaré.
Choisir le bon statut d’occupation
Le statut d’occupation est un point stratégique. Il est impératif d’indiquer si le bien est occupé par vous-même, un tiers (locataire, membre de la famille), ou s’il est vacant. En cas de location, il est recommandé d’indiquer clairement le nom du locataire ainsi que la période d’occupation. Cela permet à l’administration de vérifier la cohérence avec d’autres déclarations (revenus fonciers, taxe d’habitation, etc.).
Mettre à jour les informations en cas de changement
Chaque modification de situation doit être déclarée sans délai : fin de bail, vente, changement d’usage, nouvelle location… Ne pas actualiser les données conduit à des erreurs fiscales, voire à des relances ou pénalités. Mieux vaut anticiper et modifier la déclaration dès que le changement est effectif.
Utiliser le bon espace en ligne (personne physique ou morale)
Les SCI ou les indivisions doivent utiliser un compte spécifique sur impots.gouv.fr, distinct des comptes personnels des associés. Si vous gérez des biens en nom propre et d’autres via une structure juridique, il faut veiller à utiliser les bons accès pour chaque déclaration. Cela évite les erreurs d’enregistrement, qui sont fréquentes mais pourtant facilement évitables.
Contacter le centre des impôts en cas de doute
En cas de question sur un bien ou une situation spécifique, mieux vaut contacter directement le service des impôts via la messagerie sécurisée. Cela permet d’obtenir une réponse officielle et de justifier votre bonne foi en cas de contrôle futur. Mieux vaut un dossier vérifié qu’une erreur non repérée.
Comment éviter tous les pièges de la déclaration de biens immobiliers ?
La déclaration des biens immobiliers est désormais une obligation annuelle incontournable pour tous les propriétaires. Derrière une procédure en apparence simple se cachent de nombreux pièges administratifs susceptibles d’engendrer des erreurs coûteuses. Mauvaise affectation, oubli de bien, confusion dans le type d’occupation ou compte mal utilisé : chaque point compte. Pour éviter les sanctions, mieux vaut vérifier chaque information avec rigueur et mettre à jour sa situation dès que nécessaire. Cette vigilance vous épargnera amendes, erreurs de taxation et désagréments inutiles. Un simple oubli peut coûter cher, mais une déclaration bien remplie protège efficacement votre situation fiscale.